Le classement des écoles d’ingénieurs agros
Pour la première fois, RIA a élaboré le classement des écoles d’ingénieurs en agroalimentaire, en priorisant leurs liens avec le monde de l’industrie. Huit indicateurs ont été retenus, notamment les niveaux de salaires et les recrutements post-diplômes. Explications.
Victoire pour l’Isa Lille - Junia, qui arrive en tête de notre classement des écoles d’ingénieurs en agroalimentaire pour 2023 ! C’est elle qui, selon notre méthodologie (lire plus loin), affiche la meilleure combinaison entre le niveau des salaires d’embauches et les liens avec les entreprises (stages, projets...). Notre classement des écoles d’ingénieurs a été établi en priorisant la préparation des étudiants à la vie active en entreprise et la proximité optimale avec l’industrie agroalimentaire. Ces critères nous apparaissent les plus essentiels aujourd’hui, compte tenu des défis du secteur : les transitions alimentaire et environnementale en cours et les difficultés des industriels à recruter. Les écoles d’ingénieurs doivent cultiver davantage les interactions avec les entreprises, afin de fournir des profils plus adaptés à leurs besoins, notamment dans les métiers techniques. Les acteurs composant le paysage agroalimentaire français ont tout intérêt, eux aussi, à développer cette proximité afin de préparer les étudiants à rejoindre leurs rangs, bénéficier de leur regard extérieur et mieux cerner leurs attentes.
Expériences à l’étranger et césure
L’école lilloise surclasse ses concurrentes par le nombre d’élèves recrutés six moi après le diplôme (97 %), le nombre de semaines passées par apprenant en mission en entreprises et le temps consacré par étudiants à des projets d’entreprises. Le niveau des salaires d’embauches figure parmi les meilleurs, tout comme le nombre des futurs diplômés ayant vécu une expérience à l’étranger (stage ou semestre d’étude), qui est égale à 100 %.
Dans un mouchoir de poche, l’Esa d’Angers talonne l’Isa Lille - Junia. L’école angevine excelle en matière de niveau de salaires, de nombre de semaines passées par des étudiants en entreprises, mais possède un nombre plus faible d’heures passées sur des projets d’entreprises. Le podium est complété par l’Institut Agro de Montpellier, qui se distingue par son niveau élevé d’étudiants effectuant une césure (63 %) et son très bon niveau de salaires lors des premiers recrutements.
Pourquoi AgroParisTech n’est-elle pas bien classée ?L’école d’ingénieurs agronomes de Paris n’est que 8e sur 16 de notre classement. Une position qui peut sembler étonnante au regard de sa place au sommet d’autres classements d’écoles tous secteurs confondus en France. Mais qui s’explique. AgroParisTech se distingue par un large éventail de formations et de nombreux partenariats avec d’autres universités, ainsi que sa proximité avec le monde de la recherche agroomique, où elle excelle. Mais nous avons choisi de privilégier ici des critères de proximité avec l’industrie agroalimentaire, où elle apparaît moins bien classée. |
Notre méthodologie pour classer les écoles d’ingénieurs agronomes
La construction de notre classement des écoles d’ingénieurs agronomes s’est faite en plusieurs temps.
1. Récolte des données
La rédaction a utilisé les données publiques de la Commission des titres d’ingénieurs (CTI), mises à jour tous les ans par les écoles d’ingénieurs. Ces données, récoltées au cours de l’année 2023, sont déclaratives et relèvent de la responsabilité de chaque établissement. Au total, seize écoles ont été retenues. L’école supérieure d’agro-développement internationale d’Angers (Istom) a été écartée du classement car les dernières données disponibles ont été mises en ligne sur le site de la CTI en 2022 et non en 2023, comme le reste des établissements.
2. Huit indicateurs choisi
Pour établir le classement, huit indicateurs ont été choisis en lien avec le monde de l’entreprise :
- le salaire brut médian au premier emploi des diplômés, avec primes, hors thèses. Ce critère, le plus important de notre classement permet de représenter le niveau de l’école et de ses diplômés en termes de débouchés ;
- la part de diplômés embauchés six mois après obtention du diplôme. Cet indicateur est obtenu par les écoles via des enquêtes internes, envoyées à tous les néo-diplômés. Il dépend donc du taux de répondants de la promotion, variable d’une école à l’autre ;
- le nombre de semaines de missions en entreprise par apprenant. Cet indicateur a été ramené au ratio d’heures payées par l’école, par apprenant, afin de mettre sur un pied d’égalité petites et grande écoles ;
- le temps moyen, en heures, passées par un apprenant dans des projets proposés par des entreprises, par an ;
- le nombre d’heures payées par l’école, assurées par des professionnels de l’entreprise (hors recherche), par an ;
- la part de diplômés ayant vécu une expérience à l’étranger (stage ou semestre d’étude) ;
- la part d’apprenants effectuant une césure, quelle qu’en soit la durée, en France ou à l’étranger. Un indicateur important mais différent du précédent ;
- la part d’apprenants inscrits aux associations et aux clubs de l’écoles. Les associations et les clubs représentent une expérience professionnalisante pour les étudiants. Ils se retrouvent à collaborer entre eux, autour de projets divers. Cet indicateur n’est cependant pas disponible pour tous les établissements. L’Ensaia Nancy, l’Ensat Toulouse, l’Esix Normandie et l’Esiab Brest ne disposaient pas de données exploitables. Leur note finale a été corrigée pour tenir compte de cette absence.
3. Calcul des notes
Afin d’établir une note globale, la moyenne de chacun des indicateurs a été ramenée à une base 100. Les données de chaque école ont été recalculées en fonction de cette moyenne de 100, permettant de refléter l’écart des écoles par rapport à la moyenne. Les notes obtenues nous ont servi de base pour calculer un classemetn général, en accordant une importance plus grande à certains critères comme les salaires et les recrutements post-diplômes.