Candidats et recruteurs : osez le changement en 2024 !
Par Cécile Boulaire et l’équipe Manageria
L’année 2023 a dévoilé de nouvelles tendances dans les recrutements. L’agroalimentaire n’échappe pas à la règle ! Nous dressons un bilan de l’année et vous proposons des perspectives pour 2024.
Plus que jamais, la quête de sens dans le travail prend le pas sur la simple recherche d’un emploi. Pour la première fois, en 2023, des cadres dirigeants nous ont fait part de leur souhait de rebondir sur des fonctions « à impact » et non pas de progresser verticalement dans une organisation. Nous avons ainsi accompagné plusieurs membres de comité de direction sur des évolutions de fonctions à plus petit périmètre, mais leur permettant de conserver un lien direct avec les opérations. Bénéficier d’un circuit de décision plus simple est aujourd’hui fortement valorisé, comme de travailler au sein d’entreprises témoignant d’une démarche RSE concrète.
De plus en plus, les professionnels contactés pour un poste nous confient leurs craintes quant à l’avenir. Cela se traduit par une hausse significative des demandes de supprimer ou de limiter la période d’essai lors d’un changement de poste.
Le salaire, critère incontournable
Ces tendances ne doivent pas remettre en question l’importance de la rémunération dans les leviers d’attractivité. Dans un contexte inflationniste, où les candidats ont le choix entres plusieurs opportunités, le salaire reste un critère incontournable. Malgré la réputation d’un secteur agroalimentaire « mauvais payeur », nous pouvons témoigner d’une forte volonté des entreprises de rattraper leur retard. Plusieurs de nos missions ont ainsi vu la fourchette de salaire s’adapter aux aspirations des candidats.
Fait récent également, la hausse des refus de propositions de poste par les candidats, alors que ceux-ci étaient retenus par nos clients. Aujourd’hui, nous estimons que sur certaines fonctions de management intermédiaire, deux propositions négociées sur trois ne sont finalement pas acceptées.
Autre tendance : la généralisation du recrutement « collaboratif », c’est-à-dire incluant plus de collaborateurs et en plusieurs étapes. Elle allonge le process de recrutement dans un contexte où le candidat a souvent plusieurs offres. Si elle peut contribuer à favoriser une bonne intégration du futur collaborateur, cette approche n’est pas sans risque. Rappelons que, plus on multiplie les interlocuteurs, moins on a de chance de faire l’unanimité !
En somme, l’année 2023 a révélé une série de tendances parfois contradictoires, révélatrices d’une industrie agroalimentaire en pleine mutation.
Face a ces nouveaux défis de recrutement, les entreprises peuvent améliorer leurs pratiques :
- Anticiper les recrutements, en étudiant en amont l’organisation, les changements à venir et les ressources humaines nécessaires.
- Alléger le process en réduisant le nombre d’étapes de recrutement, en acceptant de recruter sur la présentation d’un seul candidat, en donnant sa chance à un profil plus évolutif.
- Donner envie de rejoindre une communauté avec un projet de vie et pas « juste un poste », en valorisant ses engagements et son territoire.
- Communiquer sur la politique de formation de l’entreprise, de même que sur l’organisation du travail, permettant de préserver la qualité de vie au travail.
- Pour éviter les démissions pendant la période d’essai, l’intégration des nouveaux salariés (onboarding) ne doit pas être négligée.