Pourquoi la santé mentale impacte l’attractivité et la fidélisation
Travailler en confiance et être rassuré par ses managers permet aux jeunes actifs de s’épanouir dans leur emploi mais aussi de rester fidèles à leur entreprise.
Selon une étude de Santé publique France, la santé mentale des moins de 25 ans s’est dégradée. Un constat qui s’étend également aux jeunes actifs. Ce mal-être, visible lors de nombreuses prises de parole sur les réseaux sociaux, s’est particulièrement développé depuis les confinements. Paradoxalement, toujours selon cette étude, les jeunes « se préoccupent moins de leur bien-être mental que leurs aînés ». Cependant, dans le cadre professionnel, cela reste une véritable préoccupation.
Les jeunes générations témoignent de ressentis anxiogènes lorsqu’ils évoquent le monde professionnel. Les mots peur, stress et anxiété sont récurrents dans leurs discours. Des représentations qu’ils ont construites à travers le discours de leurs aînés, mais également à travers ce qu’ils ont pu lire ou voir dans les médias et les réseaux sociaux.
Une partie d’entre eux craint d’être happée par la sphère professionnelle, au détriment de leur vie personnelle. Cette crainte se manifeste bien souvent, dans un premier temps, par une attente devenue une nécessité : pouvoir être soi-même. En effet, 43 % des moins de 30 ans interrogés disent avoir besoin d’un mois pour pouvoir être naturels. Environ 35 % d’entre eux estiment même qu’il leur faudrait plusieurs mois. Des données qui mettent en lumière l’importance de la phase d’intégration : une phase clé pour créer une relation de confiance et permettre aux jeunes recrues de révéler leur potentiel.
L’importance du droit à l’erreur
La question de l’équilibre apparaît également en filigrane. L’univers professionnel et l’univers personnel ne seraient plus perçus comme deux sphères distinctes, mais davantage dans une continuité. Le travail deviendrait donc un prolongement de ses ambitions et de ses valeurs, un moyen de parvenir à une vie qui soit source de satisfaction. Ils souhaitent donc pouvoir s’épanouir au quotidien dans un environnement au sein duquel ils sont reconnus, en tant qu’individus. Un sentiment qui peut naître uniquement dans un environnement bienveillant, avec une culture de l’échec présente. C’est en montrant à nos - jeunes - collaborateurs que le droit à l’erreur existe, pour les managés comme pour les managers, que nous favoriserons les initiatives et la vulnérabilité. Cela agira favorablement sur le vivre ensemble.
Prendre le temps d’écouter et rassurer
Le bien-être est, plus que jamais, un levier de rétention mais aussi de fidélisation des talents. Aujourd’hui les actions attendues relèvent davantage du temps accordé que de l’enveloppe budgétaire associée. Le temps du babyfoot QVT est révolu. ll faut prendre le temps d’écouter, de rassurer, de créer une relation de confiance et de proposer des feedbacks personnalisés. Ces éléments sont parfois perçus comme chronophages et périphériques, mais ils représentent de puissants leviers pour répondre aux besoins des entreprises. N’oublions pas que, lorsqu’un jeune recherche son premier emploi, certes, il s’orientera vers un job board, mais il s’orientera surtout vers son réseau de confiance (amis, famille) avec un seul objectif en tête : savoir si oui ou non il fait bon vivre au sein de votre entreprise.
Avant de se concentrer sur les moyens d’action, il semble donc fondamental de considérer les enjeux et cette nécessaire assurance. Dans une étude réalisée au printemps dernier, 22 % des jeunes disaient pouvoir potentiellement passer toute leur carrière au sein d’une même entreprise s’ils s’y sentent bien, grâce à une bonne ambiance notamment. Alors, qui a dit que l’ambiance était à relayer au second plan ?
Source : Marlène Legay, fondatrice de Vague de sens / Santé publique France : représentations-sur-la-santé-mentale-et-les-troubles-psychiques-résultats-des-vagues-24-a-35-de-l-enquête-coviprev ; données de surveillance d’hôpitaux et de SOS Médecins. « Les jeunes et leurs premières expériences professionnelles », Vague de Sens, 2023.