Trois questions à Denys Sarazin, directeur des ressources humaines de Lactalis France

« Une équipe interne pour identifier les candidats »

RIA : Comment expliquez-vous les difficultés de recrutement ?

Denys Sarazin : Il y a une baisse d’intérêt pour les métiers de l’agroalimentaire. Les Français sont aussi moins mobiles. C’est criant sur les cadres et les jeunes. Or, nos sites sont surtout en campagne, là où nous collectons le lait. Cela complexifie nos recrutements car les jeunes aspirent souvent à vivre en ville. Néanmoins, pour la première fois depuis longtemps, nous avons un solde positif de recrutements en 2022 par rapport aux départs. Entre 2021 et 2022, nous avons reçu 11 % de CV en plus par annonce.

RIA : Quelles actions avez-vous mis en place ?

D. S. : Nous avons travaillé notre attractivité en développant notre marque employeur il y a trois ans. Nous avons défini qui nous étions, pour permettre aux candidats de s’identifier à nos valeurs. Nous avons aussi facilité le dépôt des candidatures en ligne, mis en place des campagnes programmatiques sur internet, pour cibler les bonnes populations. Les leviers d’attractivité sont surtout organisationnels. Nous laissons à chaque site le soin de trouver des solutions spécifiques. À côté de Nantes, nous proposons aux salariés de choisir leurs horaires. Depuis, les recrutements sont moins difficiles et la fidélisation augmente. Sur d’autres sites, une organisation de travail en quatre jours d’affilée a été déployée, même si le site fonctionne 7j/7.

RIA : Avez-vous modifié votre organisation ?

D. S. : Recruter aujourd’hui est plus long et plus cher. Cela nécessite davantage d’expertises qu’avant. Il ne faut plus seulement recevoir des candidats et les évaluer. Le nerf de la guerre est d’avoir des candidatures. Nous avons mis en place une équipe de sourceurs internes poru aller chercher des candidatures. Mais, autant un cadre est identifiable sur LinkedIn, autant un opérateur de production est plus difficile à repérer. D’où l’importance de travaille en local les relations avec les écoles, les formations, Pôle emploi et les associations et, ainsi, d’ouvrir largement nos sites.

Propos recueillis par Adrien Cahuzac